EVANGILE DU JOUR

Evangile selon St Matthieu (3,13-17)

Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient  à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l'en empêcher et disait : "C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi!" Mais Jésus lui répondit : "Pour le moment, laisse moi faire; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste." Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : "celui ci est mon Fils bien -aimé; en lui j'ai mis tout mon amour."

Homélie du Père Romuald CARTON

CROIS-TU QUE TU ES LE FILS, LA FILLE BIEN AIME DU PERE ? 

                            Après les bergers, les mages, des païens, des pécheurs… Voici que Jésus vient, mêlé à la foule des pécheurs, recevoir le baptême de Jean… Lui qui pourtant, n’a pas péché…

                            Pourquoi une telle démarche de la part de Jésus ? Parce que, pour le Christ, il s’agit d’être mêlé à cette foule de pécheurs… Il s’agit pour lui d’être avec ce peuple et pour ce peuple qu’il vient sauver…

                            Au fond, il s’agit pour le Christ de montrer par ses actes et ses paroles en quoi consiste la justice du Royaume… Car la justice de Dieu n’est pas celle des hommes. Pour Dieu, et c’est bien cela que Jésus vient manifester, c’est un agir juste, conforme à ce que Dieu estime juste, une attitude d’accueil laissant à Dieu le soin de définir à l’homme de réaliser sa vocation ; c’est donc une obéissance simple et confiante excluant toute vantardise, toute forme de vitrine, de ce que l’on pourrait appeler de « m’as-tu vu ? » Et les collecteurs d’impôt, les publicains, les prostituées comprendront cela très vite et le vivront surtout !… Tandis que les responsables religieux du peuple ne le comprendront absolument pas ! Oui, l’obstacle majeur de la justice de Dieu, c’est l’esprit de suffisance, c'est-à-dire la volonté de s’en sortir par soi-même et seul par-dessus le marché !! C’est la faute d’Adam et Eve au fond !!

                            Oui, tout cela, me direz-vous est bien beau, mais c’est quand même pas facile tous les jours de vivre la justice de Dieu…. Et ça n’est pas moi qui vous dirais le contraire !!

                            Néanmoins, n’oublions pas que Jésus est venu pour nous sauver en proposant d’appliquer le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain qui va bien au-delà de la Loi juive. Car, en recevant le baptême de Jean qui lie son sort à ceux des pécheurs, Jésus manifeste son amour pour les hommes et pour son Père qui l’envoie : il est son Fils bien-aimé…

                            Avec l’Evangile de ce jour, commence le ministère public de Jésus… Il y a donc le baptême dans le Jourdain et l’intervention de Dieu….

                            Intervention de Dieu !! Car, Jésus fait sa volonté, il montre en quoi consiste la justice de Dieu… Alors, oui : « les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour » ».

                            Voilà, la phrase inaugurale du ministère public du Christ, du Messie, c'est-à-dire de l’envoyé de Dieu…

                            Le Christ est venu pour sauver tous les hommes, pour chacun, chacune d’entre nous ! En sommes-nous convaincus ? Nous reconnaissons-nous des pécheurs et devenus, de ce fait, des fils bien-aimés du Père ? Est-ce aussi ainsi que nous voyons nos frères pécheurs ? Car, si nous ne sommes pas convaincus qu’à la suite et grâce au Christ nous sommes des enfants bien aimés du Père et des pécheurs appelés au pardon, le Christ est venu pour rien !

                            Méditons durant cette semaine cette phrase dite par le Père du Fils : « Celui est mon fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour »… Méditons cela et osons nous rappeler que nous aussi, nous sommes les enfants bien aimés du Père… Nous, bon OK, ça va… Mais aussi les autres, tous les autres, celui que j’aime, celui que je n’aime pas assez…

                            Et demandons à Dieu la grâce de vivre selon sa justice en vivant simplement dans l’obéissance du double commandement de l’amour de Dieu et de notre prochain.